Mercredi dernier, le laboratoire du sommeil a célébré son vingtième anniversaire en présence de la ministre de la Santé Lydia Mutsch. À cette occasion, Dr Michel Kruger a retracé l’histoire et l’évolution de l’unité de médecine du sommeil, avant de passer la parole à Philippe Peigneux, professeur au sein de l’Unité de neuropsychologie et neuroimagerie fonctionnelle de l’ULB et président de la European Sleep Research Society, pour un exposé sur le souvenir, la cognition et la plasticité cérébrale.
Première polysomnographie le 5 novembre 1996
Selon des études épidémiologiques, 19 à 46 % de la population souffrent de troubles du sommeil, dont 13 % environ présentent des symptômes moyens à graves. Un système de classification international distingue aujourd’hui 88 troubles du sommeil différents. Ceux-ci ont souvent des effets considérables sur le bien-être général et la qualité de vie des personnes concernées. La polysomnographie est indissociable d’un examen complet de médecine du sommeil. Il s’agit d’une mesure diagnostique essentielle au bon contrôle des troubles du sommeil. C’est l’amélioration fulgurante des critères de diagnostic et des possibilités de traitement dans les années 1990 qui a donné à l’hôpital d’Esch de l’époque l’idée de fonder un laboratoire du sommeil. Un premier lit a été mis en service le 5 novembre 1996, suivi d’un deuxième en 1997. Après la fusion avec l’Hôpital Princesse Marie-Astrid et le déménagement sur le site de Niederkorn, le service a été agrandi à quatre lits.
Dr Michel Kruger, médecin-chef du laboratoire du sommeil, revient sur l’évolution positive et les progrès continus du service. « Nous formons aujourd’hui une équipe solide et compétente, apte à offrir une prise en charge idéale et une qualité optimale d’interprétation des résultats grâce à un travail pluridisciplinaire. Nous cherchons bien entendu toujours à nous perfectionner afin de répondre aux exigences des sociétés scientifiques internationales en matière de recherche sur le sommeil. »
Miser sur la sensibilisation et la prévention
À l’avenir, l’équipe entend se concentrer surtout sur la prévention et l’information dans le domaine des troubles du sommeil. Pour Dr Kruger, sensibiliser l’opinion publique et les acteurs du secteur de la santé aux pathologies du sommeil est essentiel, notamment pour traiter les nombreuses maladies peu voire pas du tout diagnostiquées. « Cela nécessite une coopération encore plus étroite entre les institutions publiques et surtout avec la médecine du travail, notamment dans le domaine de la prévention des accidents. » Comme le laboratoire, la médecine du sommeil est une discipline encore jeune, mais en plein essor et prometteuse. « Le CHEM peut être fier de disposer, avec son laboratoire du sommeil, d’un instrument moderne et efficace qui lui permet de participer pleinement aux grandes étapes de la médecine moderne. » Le directeur général du CHEM, Dr Michel Nathan et la ministre de la Santé ont de leur côté souligné le rôle important du service et félicité l’équipe multidisciplinaire pour son engagement dynamique.