Depuis les années 30, les antibiotiques ont permis de faire considérablement régresser le taux de mortalité associé aux maladies infectieuses. Cependant, leur utilisation abusive et répétée a engendré l’apparition de bactéries résistantes à ces médicaments. Ponctuelles au départ, ces résistances sont aujourd’hui préoccupantes et présentent une menace pour la sécurité du patient ainsi que la santé publique. A court terme, cette évolution laisse craindre de véritables impasses thérapeutiques dues à l’inefficacité des antibiotiques disponibles, couplée à une absence de mise au point de nouveaux antibiotiques. Afin de préserver l’efficacité des antibiotiques, le CHEM a envisagé dès 2009 la mise en place de mesures visant à prévenir la résistance aux antibiotiques et de diminuer leur consommation.
Une stratégie pour diminuer les résistances
Institué en 2012, le « groupe de gestion des antibiotiques » s’est fixé l’objectif d’améliorer la prise en charge du patient hospitalisé par une optimisation de la prescription des antibiotiques tout en diminuant les résistances aux antibiotiques au sein de l’hôpital. Composé de pharmaciens, de médecins, de microbiologistes, d’infirmiers hygiénistes et de membres du corps soignant, l’organe multidisciplinaire concentre ses activités sur trois axes : l’établissement de statistiques sur les germes sentinelles, la consommation d’antibiotiques et les résistances bactériennes, l’élaboration de méthodes d’amélioration et la mesure des améliorations proposées. En 2013, le « groupe gestion des antibiotiques » s’est intéressé spécialement à l’antibioprophylaxie. Le groupe a organisé des campagnes de sensibilisation internes au Centre Hospitalier Emile Mayrisch. Dans le contexte de la Journée européenne consacrée à la résistance aux antibiotiques, le groupe a organisé une conférence scientifique portant sur la problématique des résistances et de la mise en œuvre pratique de l’antibioprophylaxie. Le groupe entend promouvoir sans relâche une politique de prescription des antibiotiques limitée à l’utilité et au nécessaire.