Un symbole commun pour le droit aux soins médicaux
Le 24 mars 2015, le CHEM a signé la Charte de la Diversité qui comprend une vision commune de la diversité. Les entreprises signataires sont soutenues dans la mise en œuvre d’une stratégie de management de la diversité qui va au-delà des obligations légales. Le CHEM participe pour la première fois dans ce contexte à la Journée nationale de la Diversité, un rendez-vous dont l’objectif est de favoriser la diversité et l’inclusion au niveau national. Avec Médecins du Monde Luxembourg, le CHEM s’est engagé le 12 mai de 8 à 11 heures sous le slogan « Des Soins pour tous » pour le droit fondamental aux soins médicaux. Autour d’un café et d’un croissant, les patients, visiteurs et collaborateurs de l’hôpital pouvaient s’informer sur les conditions difficiles de cette catégorie de patients et donner un signal fort de solidarité. « Nous soulignons sans cesse que nous sommes « E Spidol vun de Leit fir d’Leit ». Raison pour laquelle il nous tient particulièrement à cœur de nous engager au sens de l’intégration et de l’inclusion en faveur de toux ceux qui n’ont pas accès à l’assurance santé. Les soins médicaux doivent être accessibles à tous », explique Patrizia Ascani, Directrice des Ressources Humaines au CHEM.
Les soins de santé en tant que droit humain universel - pas partout en Europe
Au cœur de l’Europe, les groupes marginalisés rencontrent de plus en plus de difficulté à accéder à des soins de santé de base. Au Luxembourg, nombreuses sont les personnes rencontrant des barrières administrati
ves ou financières pour accéder à une simple visite chez un médecin généraliste : sans adresse, sans papiers, ou vivant dans les conditions de vie précaires, ces personnes peuvent se rendre chez Médecins du Monde, qui, grâce au soutien de la Ville d’Esch-sur-Alzette, a pu ouvrir un centre médical au n°5 rue d’Audun. C’est en 2013 que s’est fondée l’association Médecins du Monde / Dokteren vun der Welt, membre du réseau international créé il y a 35 ans et dont le grand principe directeur est non seulement l’assistance des groupes de population défavorisés et marginalisés, mais également le témoignage sur les violations faites aux droits de l’homme. Au Luxembourg, les équipes bénévoles de médecins, infirmiers, psychologues, dentistes, ophtalmologues, assistants sociaux… de « Dokteren vun der Welt » soignent depuis 2014, dans un foyer pour sans-abri de Bonnevoie, les plus démunis et offrent des permanences médicales à toutes les personnes qui, indépendamment de leur origine ethnique, sociale et religieuse, ne sont pas couvertes par l’assurance santé. Le financement de l’association provient essentiellement de dons.
Une action réussie
L’action commune du 12 mai visait à la fois à sensibiliser le grand public et à soutenir activement les projets. Il était question d’éclairer la problématique et d’envoyer également un signe humain de solidarité envers les patients de Médecins du Monde. Les visiteurs ont ainsi pu faire un don, s’informer ou transmettre aux patients concernés un message personnel, via des cartes qui seront distribuées ensuite pendant les permanences de soins. « 100% du travail de Médecins du Monde sur le terrain est assuré par des équipes bénévoles, en partenariat avec les structures médicales du pays, comme le CHEM pour les soins offerts aux plus démunis dans la région Sud du Luxembourg", explique Sylvie Martin, chargée de direction de Dokteren vun der Welt. « Une action comme celle de jeudi est la preuve vivante de la solidarité qui existe au niveau de l’accès aux soins de santé pour tous ». De nombreux visiteurs ont suivi l’invitation et plus de 250 cartes ont été récoltées. Le président de la chambre des députés Mars Di Bartolomeo et Vera Spautz, bourgmestre de la ville d’Esch se sont pris le temps de soutenir l’action. « Même le meilleur système de santé ne peut empêcher que des personnes n’ont pas d’accès aux soins, ce qui est pourtant un droit fondamental. L’engagement d’organisations comme Médecins du Monde est indispensable pour fournir une assistance à ces groupes vulnérables. », explique Mars Di Bartolomeo. A l’heure actuelle, Médecins du Monde recherche des dentistes et des infirmiers/ières bénévoles. Plus d’informations sur www.medecinsdumonde.lu.
Quelques témoignages (source : Médecins du Monde Luxembourg)
Jeudi, Chantal s'est présentée pour voir le médecin. Cette Luxembourgeoise de 54 ans, soignée, habillée simplement mais avec goût, habite "chez une copine". Avant, elle travaillait. Avant, elle payait son loyer. Avant, elle avait une carte de sécurité sociale. Mais après une période de chômage, puis un temps de RMG… la voici dans l’impossibilité de payer son loyer. "J’ai été mise dehors par l’huissier. Et je suis en attente d’un logement depuis. On m’oblige à vivre au Foyer Ulysse pour avoir droit au RMG, mais je ne veux pas, je n’y arrive pas : un dortoir avec d’autres femmes ayant toutes sortes de problèmes…" Chantal a donc préféré rester chez son amie qui l’héberge temporairement. Cette solution n’est pourtant pas la bonne puisque, depuis cette décision, Chantal ne reçoit plus le RMG. Refusé. Sans revenus, sans adresse et sans protection sociale, Chantal a pu se faire soigner chez Médecins du Monde. Elle y bénéficie aussi d’un soutien psychologique.
Alphonse est venu nous voir à cause de graves problèmes de santé. Originaire du Sud du pays, ce Luxembourgeois âgé de plus de 65 ans se déplaçait avec une canne. « Recueilli » au campement de tentes de Bonnevoie par d'autres sans-abri, il est devenu, à cause de son traitement, un régulier des permanences de Médecins du Monde. Dernièrement, il allait beaucoup mieux, mais sa situation reste très précaire. « Je n’ai plus du tout de revenus car je n’ai pas de résidence. Je dors dans le "camping" ici à Bonnevoie depuis trois semaines. J’avais mal aux jambes à cause de l’eau alors je suis venu à Médecins du Monde. Avant, j’étais en foyer. J’étais dans une chambre de 4 personnes. Les 3 autres étaient toujours bourrés, alors je n’y suis plus retourné. Ils m’ont "enlevé" la résidence et j’ai perdu en même temps ma pension. Je ne peux plus payer le médecin. Je dois attendre jusqu’à ce que j’ai de l’argent. J’attends une adresse... »